Surcapacité automobile en Chine : défis pour les constructeurs étrangers
Analyse de la surcapacité automobile en Chine et son impact sur les constructeurs étrangers, avec des données chiffrées et des perspectives de marché.
La surcapacité dans l’industrie automobile chinoise pose un défi majeur aux constructeurs étrangers. Avec une augmentation de 22 % des ventes de marques chinoises, les entreprises locales dominent le marché des véhicules électriques (VE). Les exportations chinoises, principalement de véhicules à moteur à combustion interne, ont atteint des niveaux records, exacerbant les tensions commerciales. Les marques étrangères, confrontées à une baisse de leur part de marché, se tournent vers l’exportation de véhicules fabriqués en Chine pour atténuer la pression financière. Cette dynamique reflète un changement rapide vers les VE, où les marques chinoises, soutenues par des politiques industrielles nationales, prennent l’avantage.
La surcapacité dans l’industrie automobile chinoise est devenue un point de tension majeur entre la Chine et les grandes économies mondiales. Les politiques industrielles de Pékin ont favorisé les entreprises chinoises, entraînant une vague imminente d’exportations à bas coût. Cette situation suscite des craintes d’une crise existentielle pour des marques nationales telles que Volkswagen, Toyota, GM et Ford.
Surcapacité et exportations
L’année dernière, la Chine a dépassé le Japon en tant que plus grand exportateur automobile mondial. Environ 20 % des voitures fabriquées en Chine sont désormais exportées. Bien que 80 % de ces exportations soient des voitures à moteur à combustion interne, l’essor des véhicules électriques bon marché et technologiquement avancés a provoqué des réactions protectionnistes de la part des États-Unis et de l’UE, qui ont augmenté les tarifs sur les VE fabriqués en Chine.
Impact sur les marques étrangères
Les marques étrangères, autrefois dominantes, voient leur part de marché en Chine chuter à un niveau record de 37 % en 2024, contre 64 % en 2020. Les ventes des marques américaines ont diminué de plus de 23 %, tandis que les constructeurs japonais, coréens et allemands ont également subi des baisses à deux chiffres. En revanche, les ventes de marques chinoises ont augmenté de près de 22 %, dominant le marché des VE.
Stratégies d’adaptation
Face à cette situation, des marques comme Hyundai, Nissan, Volvo et BMW se tournent vers l’exportation de véhicules fabriqués en Chine. Des entreprises comme Tesla, Volkswagen et Honda représentent plus de la moitié des VE chinois importés en Europe au début de l’année. Selon Tu Le, fondateur de Sino Auto Insights, GM, Ford et Stellantis devront probablement augmenter leur approvisionnement auprès de fournisseurs chinois pour rester compétitifs.
Conséquences économiques
Les entreprises chinoises, menées par BYD, soutenue par Warren Buffett, étendent rapidement leur empreinte mondiale. Les entreprises étrangères devront suivre le rythme de modèles chinois moins chers et potentiellement plus avancés techniquement. Cette dynamique pourrait transformer la Chine en un centre mondial de fabrication et d’exportation de VE, posant un défi aux industries automobiles établies en Europe et en Amérique du Nord.
La surcapacité automobile en Chine et la montée en puissance des marques locales dans le secteur des VE représentent un défi majeur pour les constructeurs étrangers. Pour rester compétitifs, ces derniers devront s’adapter rapidement aux nouvelles réalités du marché, en augmentant leur dépendance aux fournisseurs chinois et en réorientant leurs stratégies d’exportation.
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