Porsche veut une exemption pour les voitures à carburant synthétique

Porsche intensifie la pression pour que les voitures à carburant synthétique soient exemptées de l’interdiction des moteurs à combustion.

Le directeur général Oliver Blume insiste sur l’exemption des carburants synthétiques alors que le constructeur automobile dévoile des bénéfices records.

Porsche a demandé à Berlin de continuer à faire pression sur la Commission européenne pour qu’elle exempte les voitures à carburant électronique de l’interdiction régionale de la vente de véhicules à moteur à combustion d’ici 2035.

L’Allemagne et l’Italie ont mis en péril le plan de l’UE à la dernière minute en demandant des exemptions pour les voitures fonctionnant avec des carburants synthétiques, qui sont produits en utilisant de l’électricité à partir d’hydrogène renouvelable et d’autres gaz, en espérant qu’il sera plus facile pour leurs industries automobiles d’atteindre les futurs objectifs en matière d’émissions.

Oliver Blume, directeur général de Porsche, a déclaré lundi que les carburants synthétiques seraient un « complément utile » à la transition vers la vente de voitures à batterie, ajoutant que « je ne connais pas d’autre moyen de décarboniser les voitures à moteur à combustion [existantes] ».

Appelant à des avantages fiscaux pour rendre les e-carburants moins chers ainsi qu’à un soutien politique pour le carburant alternatif, M. Blume a déclaré que « le gouvernement fédéral doit prendre les mesures nécessaires ». Il a ajouté qu’il ne voyait « aucun conflit entre l’électromobilité et les e-carburants ».

Ces commentaires contrastent avec ceux de Markus Duesmann, le patron d’Audi, qui, comme Porsche, fait partie de l’empire Volkswagen. Dans une interview accordée au magazine allemand Der Spiegel, il a prévenu que tout ce qui risquerait de remettre en question l’interdiction de la combustion dans l’UE – en provoquant une incertitude sur les règles futures – « serait fatal pour l’industrie automobile ».

Les commentaires de M. Blume sont intervenus alors qu’il annonçait des résultats record pour Porsche, ses premiers chiffres annuels depuis son introduction en bourse l’année dernière.

Le constructeur allemand de voitures de sport, qui s’est introduit en bourse l’année dernière dans le cadre de l’une des plus importantes introductions en bourse d’Europe, a déclaré que le bénéfice d’exploitation en 2022 avait bondi de 27 % pour atteindre 6,7 milliards d’euros, grâce à un chiffre d’affaires de 37,6 milliards d’euros. L’année dernière, Porsche a dépassé sa société mère VW en tant que constructeur automobile le plus précieux de la région, quelques jours seulement après son entrée en bourse.

M. Blume a qualifié ces chiffres de « meilleurs résultats de l’histoire de Porsche », tout en annonçant que la société verserait un dividende de 1,01 euro par action, pour une valeur totale de 911 millions d’euros.

La société a déclaré qu’elle prévoyait des marges bénéficiaires de l’ordre de 17 à 19 % et un chiffre d’affaires de 40 à 42 milliards d’euros pour 2023 « si les conditions économiques difficiles ne s’intensifient pas de manière significative ».

Le cours de l’action Porsche a chuté de 5 % à 54,88 euros en fin de matinée lundi à Francfort, en partie parce que les bonnes nouvelles avaient déjà été prises en compte après que VW a annoncé il y a deux semaines une augmentation de près de 10 % de son bénéfice avant impôts pour 2022, à 22 milliards d’euros.

L’année dernière, la pénurie de puces et d’autres pièces a freiné les ventes de voitures, laissant des centaines de milliers de véhicules en fin de vie dans les usines, mais les constructeurs automobiles ont réagi en donnant la priorité à des modèles plus coûteux, avec des marges bénéficiaires plus élevées, ce qui a conduit à une année exceptionnelle pour l’industrie.

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