Mercedes-Benz et Porsche réduisent leurs coûts face à la chute du marché Chinois
Mercedes-Benz et Porsche, touchés par une chute de la demande en Chine, intensifient leurs stratégies de réduction des coûts pour préserver leur rentabilité.
Mercedes-Benz et Porsche, géants de l’automobile de luxe en Allemagne, subissent un ralentissement des ventes en Chine, le plus grand marché automobile mondial. Face à une demande chinoise en baisse, Mercedes a vu ses marges d’exploitation chuter, tandis que Porsche subit un recul inédit de ses livraisons en Chine. Les deux marques renforcent leurs efforts de réduction des coûts en rationalisant leurs dépenses, réorganisant leurs réseaux de distribution et revoyant leurs prévisions de production de véhicules électriques, dont la demande ralentit également en Europe.
Le marché chinois : Un pilier fragilisé pour les marques de luxe allemandes
La Chine représente depuis des années un marché crucial pour les marques de luxe comme Mercedes-Benz et Porsche, attirées par une classe moyenne en expansion et des consommateurs friands de véhicules haut de gamme. Cependant, les incertitudes économiques en Chine impactent les dépenses de luxe : Mercedes a enregistré une baisse de 17 % de ses ventes en Chine au troisième trimestre de 2024, contribuant à une chute de ses marges d’exploitation à 4,7 %, bien en dessous de son objectif initial de 8 %. Porsche, quant à elle, a noté un déclin de ses livraisons en Chine, atteignant leur niveau le plus bas en une décennie, et anticipe une baisse persistante pour l’année prochaine. Les deux marques sont ainsi confrontées à un défi majeur dans leur plus grand marché.
Conséquences économiques : des marges sous pression en Europe et en Chine
Cette baisse de demande chinoise affecte profondément les résultats financiers des deux marques. Mercedes-Benz a vu son bénéfice net du troisième trimestre de 2024 chuter de plus de 50 %, atteignant 1,7 milliard d’euros. Parallèlement, Porsche a rapporté une baisse de son bénéfice opérationnel de 41 %, malgré des mesures de réduction des coûts et une réévaluation de son réseau de concessionnaires en Chine. En Europe, la demande pour les véhicules électriques s’essouffle également avec la réduction des subventions, ce qui complique davantage la rentabilité des constructeurs qui investissent massivement dans cette transition énergétique.
Stratégies de réduction des coûts : restructurations et réévaluations en vue
Pour contrer ces défis, Mercedes et Porsche s’engagent dans des plans de réduction des coûts plus agressifs. Mercedes vise à diminuer les dépenses opérationnelles et se concentre sur l’optimisation de ses coûts, prévoyant également des achats d’actions pour stabiliser ses valeurs boursières. Porsche, quant à elle, envisage de réduire son réseau de distribution en Chine, de revoir son portefeuille de véhicules, et de diminuer ses dépenses en recherche et développement. Ces initiatives visent à minimiser les impacts financiers tout en s’adaptant à une demande fluctuante.
Impact sur l’innovation électrique : des objectifs revus pour le marché européen
La transition vers les véhicules électriques (VE), bien qu’essentielle pour les constructeurs européens dans le cadre des réglementations environnementales, se heurte à une demande plus faible que prévu. Mercedes a enregistré une baisse de 31 % de ses ventes de véhicules électriques, tandis que les hybrides rechargeables connaissent une légère hausse. Ces chiffres révèlent un besoin urgent de réajustement des prévisions et des stratégies pour le marché des VE en Europe, confronté à une infrastructure de recharge encore insuffisante. Les constructeurs envisagent de lancer des modèles plus abordables pour stimuler la demande et de négocier pour des subventions et infrastructures plus adaptées.
Une année de transition pour la rentabilité
Face à ces défis, les prévisions pour Mercedes et Porsche restent prudentes. Mercedes maintient sa stratégie de réduction des coûts en attendant une éventuelle stabilisation du marché chinois. De son côté, Porsche espère une reprise dans les derniers mois de 2024, bien que son optimisme reste mesuré en raison des prévisions de demande morose pour 2025. Les deux marques pourraient ajuster leurs stratégies de distribution et leur portefeuille de produits pour mieux aligner leurs offres sur les préférences du marché, en particulier sur les segments premium et électrique.
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