Mercedes-Benz : Baisse des profits et impact des tarifs douaniers
Mercedes-Benz prévoit une baisse significative de ses profits en 2025. Impact des tarifs douaniers, concurrence en Chine et régulations européennes : analyse des conséquences
Mercedes-Benz a annoncé une forte baisse de ses profits en 2025, en raison de la concurrence en Chine, d’une demande en berne en Europe et de la menace de tarifs douaniers américains élevés. Son marge bénéficiaire, qui a déjà chuté à 8,1 % en 2024 contre 12,6 % en 2023, pourrait osciller entre 6 et 8 % en 2025. Les exportations vers les États-Unis, représentant plus de 50 % des ventes américaines, risquent d’être lourdement affectées par une hausse des droits de douane de 2,5 % à 10 %. Mercedes-Benz prévoit une réduction des coûts de production de 10 % d’ici 2027 et un lancement de nouveaux modèles pour redynamiser ses ventes.
Des profits en forte baisse
Le bénéfice net de Mercedes-Benz a chuté de 28 % en 2024, atteignant 10,4 milliards d’euros contre 14,4 milliards en 2023. Cette baisse s’explique par une diminution des ventes en Chine et un ralentissement de la demande européenne. Le chiffre d’affaires global a reculé de 5 %, passant à 146 milliards d’euros. La division automobile, qui génère l’essentiel des revenus, a vu son profit s’effondrer de 41 %. Cette situation a entraîné une baisse de 11 % du cours de l’action sur un an, accentuée par un nouveau recul de 3 % suite à l’annonce des prévisions pour 2025.

La menace des tarifs douaniers américains
Les exportations de Mercedes-Benz vers les États-Unis représentent plus de 187 000 véhicules par an, soit plus de la moitié des 374 000 voitures vendues aux États-Unis en 2024. Actuellement, ces importations sont soumises à un tarif douanier de 2,5 %, mais l’administration Trump envisage une hausse à 25 %. Si cette mesure est adoptée, les marges bénéficiaires du constructeur pourraient baisser d’un point de pourcentage. Cette menace pousse Mercedes-Benz à envisager des stratégies de compensation, notamment une relocalisation partielle de la production vers l’Amérique du Nord et une optimisation des coûts.
Concurrence et prix de guerre en Chine
Mercedes-Benz souffre également d’une baisse de la demande pour les véhicules de luxe en Chine, un marché qui représentait 35 % de ses ventes mondiales en 2023. La concurrence avec BYD, NIO et Tesla est féroce, entraînant une guerre des prix sur les véhicules électriques. Mercedes-Benz a misé sur des modèles haut de gamme tels que Maybach et EQS, mais les consommateurs chinois se tournent vers des options plus abordables. En conséquence, l’entreprise révise sa stratégie en diversifiant sa gamme et en optimisant ses coûts de production.
Stricte réglementation environnementale en Europe
Renault a annoncé une baisse de ses marges opérationnelles à 7 % en 2025 contre 7,6 % en 2024, notamment en raison des nouvelles normes d’émissions européennes. Ces règles plus contraignantes forcent les constructeurs à accélérer la transition électrique, en augmentant les incitations à l’achat de véhicules électriques et en réduisant la production de modèles thermiques. Mercedes-Benz, qui investit massivement dans l’électrification, doit faire face à des coûts élevés de transformation et une demande encore incertaine sur le segment 100 % électrique.

Plan de réduction des coûts et nouveaux modèles
Pour compenser la baisse de ses marges, Mercedes-Benz prévoit une réduction des coûts de production de 10 % d’ici 2027. Le constructeur a engagé des négociations avec le syndicat IG Metall pour définir les mesures à adopter en Allemagne. Parallèlement, il prépare le lancement de 12 nouveaux modèles pour relancer ses ventes. Le premier, un véhicule électrique baptisé CLA, doit arriver sur le marché dès 2025.
Perspectives pour Mercedes-Benz en 2025
Mercedes-Benz doit gérer une combinaison de défis :
- Tarifs douaniers américains incertains, pouvant faire baisser les marges.
- Pression réglementaire européenne, avec des contraintes sur les émissions.
- Concurrence accrue en Chine, rendant difficile la vente de modèles premium.
Son stratégie repose sur l’optimisation des coûts, la réduction des dépenses de production et le lancement de nouveaux modèles électriques. Le constructeur devra s’adapter rapidement à ces bouleversements pour maintenir sa rentabilité sur un marché en pleine mutation.