L’UE maintient l’interdiction des moteurs thermiques pour 2035
L’UE réaffirme l’interdiction des voitures à moteur thermique dès 2035, malgré l’opposition de l’industrie automobile européenne face aux défis des véhicules électriques.
L’Union européenne confirme l’interdiction de la vente de nouveaux véhicules thermiques d’ici 2035, malgré les inquiétudes des constructeurs automobiles européens. Cette mesure, annoncée en 2021, vise à réduire les émissions de CO₂ et à promouvoir l’électrification du secteur, mais elle suscite des critiques. Les constructeurs peinent à augmenter les ventes de véhicules électriques, confrontés à la concurrence chinoise et à des marges réduites. L’Italie et la France demandent des ajustements, tandis que l’Allemagne plaide pour une ouverture aux carburants alternatifs. Cependant, l’UE défend ces nouvelles règles comme nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques et offrir une prévisibilité aux investisseurs.
Une interdiction controversée soutenue par l’UE
L’Union européenne confirme son engagement à interdire les moteurs thermiques dès 2035, malgré une opposition croissante de l’industrie automobile. Cette mesure, ancrée dans le cadre du Green Deal, est essentielle pour atteindre une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et une neutralité carbone d’ici 2050. Le maintien de cette interdiction crée une pression importante sur les constructeurs européens qui doivent adapter rapidement leurs modèles de production pour se conformer à ces nouvelles normes.
Les constructeurs automobiles, dont Volkswagen, BMW, et Stellantis, ont tous émis des avertissements sur leurs bénéfices, évoquant des marges réduites et une concurrence accrue. En Allemagne, Volkswagen a même évoqué la possibilité de fermer des usines, une première en 87 ans d’histoire. L’impact économique de cette transition vers l’électrique est estimé à plusieurs milliards d’euros, notamment en raison des investissements nécessaires pour adapter les infrastructures de production et répondre aux nouvelles normes de l’UE.
Les résistances des États membres et les propositions d’ajustement
Certains États membres, comme l’Italie et la France, ont exprimé leurs réserves face à cette interdiction. L’Italie demande un report de l’interdiction, craignant un impact majeur sur son secteur automobile, tandis que la France plaide pour plus de flexibilité dans l’application des règles. L’Allemagne souhaite quant à elle maintenir les moteurs thermiques en explorant des options de carburants alternatifs plus propres, comme les e-carburants. Le ministre italien de l’Industrie, Adolfo Urso, a récemment alerté sur une crise imminente pour la production automobile européenne si cette interdiction est maintenue sans ajustements.
Ces demandes de flexibilité reflètent des préoccupations économiques et sociales. Les États membres redoutent que les coûts de transition ne se traduisent par des pertes d’emplois, notamment dans les régions où l’industrie automobile est un pilier économique. Selon les projections, les amendes pour non-respect des seuils d’émission pourraient s’élever à millions d’euros pour les constructeurs qui peinent à s’adapter rapidement.
Conséquences sur l’industrie automobile et ses perspectives d’évolution
L’industrie automobile européenne se retrouve en pleine mutation, avec une pression pour accélérer la transition vers les véhicules électriques (VE). Actuellement, les VE représentent environ 14 % des ventes totales en Europe, un chiffre qui doit augmenter pour atteindre les objectifs de l’UE. Pourtant, les consommateurs demeurent hésitants face aux prix élevés des VE, tandis que les constructeurs font face à des marges réduites : les VE sont environ 15 % moins rentables que les voitures à combustion traditionnelle.
La compétition accrue avec les fabricants chinois ajoute une autre dimension. Des entreprises comme BYD et Xpeng proposent des modèles abordables, à partir de 20 000 euros, beaucoup moins chers que les modèles européens. Cette concurrence pourrait accélérer une guerre des prix, mettant sous pression les fabricants européens qui ont déjà des marges réduites. Des mesures de soutien, telles qu’un fonds européen pour les batteries, sont nécessaires pour renforcer la compétitivité de l’industrie locale face à la domination chinoise croissante dans le secteur des VE.
Le rôle des politiques publiques et des infrastructures
L’UE défend ses nouvelles règles, estimant qu’elles apportent une prévisibilité pour les investissements. Les experts du secteur soulignent la nécessité de renforcer les infrastructures de recharge et de production de batteries. Sans une amélioration de l’offre locale de batteries, l’Europe restera dépendante des importations, limitant ainsi son développement industriel. Julia Poliscanova, de l’ONG Transport & Environment, propose un fonds européen pour les batteries, destiné à soutenir la production locale et à encourager les investissements dans les technologies vertes.
Les incitations pour la construction d’usines de batteries et la production de VE sont essentielles pour garantir la transition écologique de l’industrie automobile européenne. La création d’un écosystème durable pour les VE nécessitera des politiques ambitieuses qui soutiennent la fabrication locale et encouragent une production plus propre et efficace.
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