Les vrais coûts cachés d’une voiture électrique vs thermique

Frais d’entretien, batterie, assurance, bornes : quels sont les vrais coûts cachés d’une voiture électrique par rapport à une voiture thermique ?

L’achat d’une voiture électrique est souvent présenté comme plus économique à long terme. Pourtant, plusieurs coûts cachés peuvent s’ajouter après l’achat, parfois plus élevés que ceux d’une voiture thermique. Outre le prix d’achat plus élevé, d’autres dépenses doivent être prises en compte : installation d’une borne de recharge, coût de remplacement de la batterie, entretien spécifique, valeur de revente incertaine, assurance plus chère ou encore pertes liées à la recharge publique. Face à cela, les frais d’usage d’une voiture thermique, bien que plus stables, comportent aussi leurs particularités : entretien moteur, consommation de carburant, usure des pièces mécaniques. Cet article détaille, point par point, les écarts concrets et chiffrés entre les deux technologies, afin de permettre une décision d’achat fondée sur des données pratiques. Objectif : fournir une analyse claire, factuelle et utile au lecteur confronté à ce choix.

Les vrais coûts cachés d’une voiture électrique vs thermique

Coût d’achat et aides : un écart initial trompeur

Le prix d’achat d’une voiture électrique est généralement plus élevé que celui d’une voiture thermique équivalente. En moyenne, cet écart varie entre 8 000 € et 15 000 €, selon les modèles. Par exemple, une Renault Clio thermique débute à 17 000 €, tandis qu’une Renault Zoe électrique commence autour de 30 000 €.

Des aides publiques existent pour compenser cet écart : bonus écologique jusqu’à 4 000 €, et éventuellement prime à la conversion. Toutefois, ces subventions évoluent rapidement, sont soumises à conditions, et ne compensent pas intégralement la différence.

De plus, certains modèles électriques nécessitent la location de la batterie, ce qui ajoute environ 70 € à 100 € par mois sur la durée d’utilisation, un coût souvent omis au moment de l’achat. À l’inverse, les voitures thermiques n’impliquent pas ce type de contrat.

Enfin, les coûts d’immatriculation sont parfois réduits pour les véhicules électriques, mais cela dépend des régions. En Île-de-France, la carte grise peut être gratuite, alors qu’elle coûte en moyenne 250 € pour une voiture thermique.

Ces données montrent que si les aides réduisent le surcoût initial, elles ne suppriment pas les frais indirects liés à l’électrique.

Recharge : installation, coût réel et contraintes pratiques

L’un des premiers coûts cachés d’une voiture électrique concerne la recharge. À domicile, il est souvent nécessaire d’installer une borne de recharge murale (wallbox). Ce dispositif coûte en moyenne 1 200 € à 2 000 €, installation comprise.

Dans un immeuble collectif, la démarche est plus complexe. Il faut parfois réaliser des travaux de raccordement, dont le coût peut dépasser 3 000 €. Ces frais ne sont jamais mentionnés lors de l’achat du véhicule.

Le prix de l’électricité est souvent mis en avant comme un avantage. En moyenne, recharger chez soi coûte entre 2 € et 4 € pour 100 km. Mais sur les bornes publiques rapides, ce tarif peut monter à 10 € voire 12 € pour la même distance, ce qui réduit l’écart avec le carburant.

De plus, les temps de recharge varient fortement : 7 heures en charge lente, 30 à 60 minutes sur borne rapide, contre moins de 5 minutes pour faire le plein d’une voiture thermique.

Enfin, l’indisponibilité des bornes, les files d’attente ou les problèmes techniques entraînent des pertes de temps non négligeables, rarement intégrées dans les calculs globaux.

Les vrais coûts cachés d’une voiture électrique vs thermique

Entretien, assurance et durée de vie : une fausse économie ?

Les coûts d’entretien d’une voiture électrique sont généralement plus faibles : moins de pièces mécaniques, pas de vidange moteur, pas de courroie de distribution. Mais l’entretien des systèmes électroniques et de la batterie peut s’avérer plus coûteux en cas de panne.

Par exemple, le remplacement d’un module de batterie peut coûter entre 4 000 € et 12 000 €, même si ce cas reste rare pendant les 8 premières années. Certaines marques offrent une garantie 8 ans ou 160 000 km, mais au-delà, la facture est intégralement à la charge du propriétaire.

Concernant l’assurance, les contrats pour une voiture électrique sont en moyenne 15 % plus chers. Cela s’explique par le coût élevé des réparations (pièces spécifiques, expertise technique) et la valeur initiale du véhicule.

Les voitures thermiques, elles, nécessitent des entretiens plus fréquents (vidange, filtres, courroie), ce qui représente environ 600 € par an en moyenne, contre 350 € pour une voiture électrique, hors panne spécifique.

Mais les garages spécialisés en véhicules électriques restent moins nombreux, ce qui peut créer des surcoûts en cas d’intervention urgente ou complexe.

Revente, valeur résiduelle et risques à long terme

Un autre coût caché majeur concerne la valeur de revente. Les voitures thermiques, bien connues du marché, conservent une valeur plus stable, même après plusieurs années.

En revanche, la décote d’une voiture électrique est plus rapide et incertaine. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :

  • Évolution rapide des technologies
  • Inquiétudes sur l’état de la batterie d’occasion
  • Faible demande sur le marché de l’occasion

Un véhicule thermique peut perdre 50 % de sa valeur en 5 ans, contre 60 % à 70 % pour un modèle électrique équivalent, sauf modèles haut de gamme.

Les nouvelles réglementations, les zones à faibles émissions, ou les incertitudes sur l’interdiction future des thermiques, peuvent aussi influencer cette tendance, mais à ce jour le marché de la revente électrique reste fragile.

Enfin, la durée réelle de vie des batteries reste difficile à prévoir, ce qui génère une incertitude financière supplémentaire, souvent ignorée lors de l’achat initial.

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