Les États-Unis restreignent le rôle de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement des VE
Analyse de la nouvelle politique américaine visant à limiter la participation de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques et ses implications.
L’administration Biden a récemment annoncé des mesures visant à restreindre le rôle de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques (VE) aux États-Unis. Cette décision, qui prendra effet le mois prochain, stipule que les VE fabriqués aux États-Unis incluant des composants de batterie chinois ne seront plus éligibles aux subventions complètes offertes par la loi emblématique sur le climat de 369 milliards de dollars du président Biden. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les deux plus grandes économies mondiales et soulève des questions sur l’impact de cette politique sur l’industrie des VE, la transition énergétique et les relations sino-américaines.
Restriction sur les composants de batterie chinois: un défi pour l’industrie des VE
La nouvelle règle exclut les VE qui contiennent des composants de batterie fabriqués en Chine des subventions complètes offertes par la loi sur la réduction de l’inflation (IRA). Cette mesure vise à stimuler l’industrie intérieure des VE, mais pourrait rendre plus difficile et coûteuse la production de VE aux États-Unis. La Chine, dominant la production de batteries et le traitement de plus de la moitié du lithium, du cobalt et du graphite mondiaux, est un acteur clé dans la chaîne d’approvisionnement des VE. Les fabricants de VE aux États-Unis devront relever d’importants défis logistiques pour remplacer les composants chinois, ce qui pourrait retarder l’atteinte de l’objectif de l’administration Biden de faire des VE 50 % des nouvelles ventes de véhicules d’ici 2030.
Contexte géopolitique et économique
Cette politique intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la Chine et les États-Unis, avec des implications significatives pour les relations commerciales et diplomatiques. Elle reflète une tentative de l’administration Biden de trouver un équilibre entre la réduction des émissions de carbone et la concurrence économique avec la Chine. La décision pourrait également être perçue comme une démarche protectionniste, potentiellement en contradiction avec les règles du commerce international et risque de susciter des critiques de la part de la Chine, qui la considère comme une forme de « bullying » économique.
Conséquences et implications
Les nouvelles règles pourraient réduire le nombre de modèles de VE éligibles aux crédits d’impôt IRA à court terme et compliquer l’effort des États-Unis pour se détacher des composants de batterie chinois. Elles pourraient également accélérer les investissements dans les chaînes d’approvisionnement de VE nationales, bien que de nombreux projets ne soient pas prévus avant la seconde moitié de la décennie. Cette politique soulève des inquiétudes quant à l’augmentation des coûts des VE et pourrait avoir des répercussions sur les consommateurs, les fabricants de VE et les relations commerciales globales.
La Chine a critiqué ces règles, les qualifiant d’exemple de « unilatéralisme » et de « bullying » économique des États-Unis. Cette position pourrait exacerber les tensions entre les deux pays. D’autre part, certains acteurs de l’industrie, comme l’Alliance for Automotive Innovation, ont salué l’équilibre pragmatique des nouvelles règles, mettant en avant la période de transition de deux ans pour les petites pièces de batterie.
La décision de l’administration Biden de limiter le rôle de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement des VE aux États-Unis marque une étape importante dans la rivalité économique et technologique entre les deux pays. Si cette politique vise à renforcer l’industrie intérieure des VE et à réduire la dépendance aux composants chinois, elle soulève également des questions sur son impact sur le coût et la disponibilité des VE, ainsi que sur les relations sino-américaines à long terme.