Les défis techniques des mises à jour logicielles dans l’automobile

Les logiciels automobiles posent problème : 15 % des rappels aux États-Unis sont liés à des logiciels, affectant l’expérience client et les revenus des constructeurs.

Les constructeurs automobiles traditionnels peinent à gérer les mises à jour logicielles, ce qui entraîne des rappels coûteux et des véhicules inutilisables. Contrairement aux nouveaux acteurs comme Tesla, les fabricants historiques doivent composer avec des systèmes complexes et anciens. Ces défis freinent le déploiement des solutions innovantes et affectent leur compétitivité face aux fabricants de véhicules électriques (VE). À l’horizon 2040, les services numériques pourraient représenter 40 % des revenus de l’industrie automobile, mais cela nécessite une maîtrise des processus de mise à jour.

Les rappels logiciels : un problème croissant

Les rappels liés aux logiciels représentent une part importante des retours en atelier. En 2022, 15 % des rappels aux États-Unis concernaient des correctifs logiciels, contre seulement 6 % cinq ans auparavant. Ce chiffre reflète l’augmentation de la complexité des systèmes embarqués, notamment dans les véhicules électriques (VE).

BMW, par exemple, a procédé à trois rappels logiciels aux États-Unis en 2022. Ford a enregistré 19 rappels au total, dont une part importante nécessitait des mises à jour numériques. Tesla, en revanche, réalise 50 % de ses rappels par des correctifs logiciels « over the air » (OTA). Cette méthode, plus efficace, limite l’immobilisation des véhicules.

Cependant, les rappels ne couvrent qu’une partie des problèmes logiciels. Les fabricants cherchent également à introduire de nouvelles fonctionnalités via des mises à jour, mais ils peinent à garantir une expérience fluide pour leurs clients.

Les défis des constructeurs traditionnels face aux VE

Contrairement à Tesla ou Nio, les constructeurs historiques doivent composer avec des systèmes hérités complexes. Les chaînes de production, les logiciels développés par des tiers et des infrastructures obsolètes compliquent la gestion des mises à jour.

Volkswagen, confronté à ces obstacles, a investi 5 milliards de dollars dans un partenariat avec Rivian pour accélérer son développement logiciel. Volvo et General Motors ont également vu leurs lancements retardés à cause de ces problèmes.

Le contraste est frappant lorsque l’on compare les performances numériques : selon Gartner, les constructeurs traditionnels obtiennent un score moyen de 33 sur 100, loin derrière les leaders américains et chinois du secteur des VE.

Les défis techniques des mises à jour logicielles dans l'automobile

Les opportunités de revenus et la fidélisation des clients

Les mises à jour logicielles offrent des opportunités économiques majeures. Accenture estime que les services numériques pourraient générer jusqu’à 3 500 milliards d’euros par an d’ici 2040, soit 40 % des revenus de l’industrie automobile.

Par exemple, des fonctionnalités payantes comme des sièges chauffants ou le stationnement autonome pourraient renforcer les revenus. De plus, ces mises à jour maintiennent un contact régulier avec les clients, remplaçant les visites traditionnelles d’entretien.

Les fabricants de produits de luxe montrent l’importance d’offrir une expérience utilisateur personnalisée. Les constructeurs automobiles peuvent tirer parti de ce modèle pour fidéliser leurs clients et les inciter à adopter des services payants.

Une transition numérique indispensable

Pour rester compétitifs, les constructeurs doivent investir massivement dans leurs capacités logicielles. La transition vers des mises à jour fluides et fiables est non seulement essentielle pour la satisfaction des clients, mais aussi pour capter une part des futurs revenus numériques.

Tant que ces processus ne seront pas maîtrisés, comme le montre l’exemple de BMW, les constructeurs risquent de perdre des parts de marché face aux nouveaux entrants comme Tesla ou Nio.

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