La production italienne de Stellantis chute de 40 %
La production italienne de Stellantis atteint son plus bas niveau depuis les années 1950, avec une baisse de 40 % en 2024. Analyse des causes et conséquences.
En 2024, Stellantis a enregistré une chute de 40 % de sa production en Italie, atteignant son plus bas niveau depuis les années 1950 avec 475 090 véhicules produits, contre plus de 750 000 unités en 2023. Ce déclin s’explique par une faible demande, la concurrence chinoise sur les véhicules grand public et une incertitude réglementaire autour des véhicules électriques.
La fermeture partielle des usines, notamment celle de Mirafiori à Turin (-70 % de production), a entraîné le chômage technique pour des milliers de travailleurs italiens. Malgré un engagement à produire 1 million de véhicules en Italie d’ici 2030, Stellantis fait face à des défis majeurs, notamment des pressions liées à la transition énergétique et des pertes de crédit fiscal aux États-Unis.
La chute historique de la production italienne
En 2024, Stellantis a produit 475 090 véhicules en Italie, marquant une baisse de 40 % par rapport à 2023. C’est la plus faible production depuis les années 1950. Cette diminution s’est particulièrement ressentie à l’usine de Mirafiori, où la production a chuté de 70 %.
Ce recul n’est pas un cas isolé mais s’inscrit dans une tendance plus large affectant les constructeurs automobiles européens. La faible demande pour les véhicules thermiques, combinée à une concurrence croissante des fabricants chinois, a réduit les marges des constructeurs traditionnels. De plus, l’incertitude autour des réglementations sur les véhicules électriques (VE), notamment le bannissement des moteurs à combustion d’ici 2035 en Europe, a ralenti les décisions d’investissement.
L’impact économique et social
La baisse de la production a eu des conséquences sociales importantes en Italie. Stellantis a mis des milliers de travailleurs au chômage technique en 2024. Ces mesures reflètent l’incapacité de l’industrie à adapter rapidement ses capacités de production à une demande fluctuante.
En parallèle, le secteur automobile italien, qui représentait environ 6 % du PIB national en 2022, a vu sa contribution économique diminuer. Cette situation illustre une crise plus large dans l’industrie automobile européenne, où l’adoption de nouvelles technologies et la concurrence asiatique pèsent sur les performances financières des entreprises.
Les engagements d’investissement de Stellantis
Malgré la crise, Stellantis a annoncé un plan d’investissement de 2 milliards d’euros pour 2024, destiné à renforcer la production de véhicules commerciaux et de voitures en Italie. L’objectif affiché est d’atteindre une capacité de 1 million de véhicules produits en Italie d’ici 2030.
Cependant, cet engagement soulève des questions. Avec une production actuelle de moins de 500 000 unités, il faudra doubler les volumes dans un contexte de transition énergétique et de marché incertain. Cette ambition dépendra de la capacité du futur PDG de Stellantis à redéfinir une stratégie viable pour l’Europe.
Les défis réglementaires et commerciaux
Stellantis fait face à des défis sur plusieurs fronts. La perte récente de crédits fiscaux aux États-Unis pour les véhicules hybrides rechargeables, en raison des règles plus strictes du Inflation Reduction Act, pourrait aggraver ses difficultés. En Europe, la réglementation sur les véhicules électriques met sous pression les constructeurs traditionnels pour qu’ils accélèrent leur transition énergétique.
Les syndicats, comme FIM-CISL, dénoncent ces politiques, estimant qu’elles menacent des milliers d’emplois dans l’industrie. Une manifestation est prévue à Bruxelles pour contester l’interdiction des moteurs à combustion prévue en 2035.
Perspectives
La crise de Stellantis en Italie illustre les défis structurels de l’industrie automobile européenne. La transition vers les véhicules électriques, bien que nécessaire, met en lumière les faiblesses des constructeurs historiques face aux nouveaux entrants et à la concurrence internationale.
Pour redresser la barre, Stellantis devra non seulement résoudre ses problèmes de production, mais aussi adopter des stratégies innovantes, tant sur le plan technologique qu’économique. Le futur PDG aura pour tâche de transformer ces défis en opportunités, tout en tenant les promesses d’investissement et en préservant l’emploi.
Les plus belles voitures est un magazine automobile indépendant.