Hertz et Tesla : L’échec d’une stratégie ambitieuse dans la location de voitures
Découvrez comment Hertz, malgré son partenariat avec Tesla, a rencontré des difficultés suite à des paris audacieux qui n’ont pas porté leurs fruits, affectant significativement sa stratégie et sa valeur en bourse.
Hertz, l’entreprise centenaire de location de voitures, a récemment fait face à d’importantes difficultés, malgré un pari audacieux sur les véhicules électriques (VE) de Tesla et une nouvelle direction sous Stephen Scherr, ancien directeur financier de Goldman Sachs. Cette transition, censée marquer le début d’une ère prometteuse, s’est avérée être un parcours semé d’embûches, reflétant les défis inhérents à l’adoption des VE aux États-Unis et les erreurs stratégiques coûteuses.
L’ambitieuse réinvention de Hertz
En février 2022, Scherr prenait la tête de Hertz, espérant capitaliser sur la vague de « voyages de revanche » post-pandémie. Avec le soutien des firmes de capital-investissement Knighthead Capital et Certares, Hertz visait à se transformer en un groupe axé sur la « mobilité » du futur, en intégrant massivement les VE de Tesla dans sa flotte. Cette stratégie s’inscrivait dans une vision plus large, anticipant une forte reprise du secteur des voyages et un engouement croissant pour les VE.
Les paris risqués et leurs répercussions
L’initiative semblait prometteuse, notamment avec une commande initiale de 100 000 véhicules Tesla. Cependant, l’excitation initiale a cédé la place à la réalité des défis du marché des VE. Les consommateurs américains ont montré une réticence inattendue à adopter les VE, et Hertz a été contraint de vendre un tiers de sa flotte de VE, subissant une perte considérable. Cette décision a révélé les faiblesses de leur stratégie ambitieuse et a contribué à une chute significative de la valeur des actions de l’entreprise.
Des défis opérationnels et stratégiques
L’orientation prise sous l’égide de Scherr n’a pas porté les fruits escomptés. Les problèmes ont été exacerbés lorsque Hertz a annoncé que les VE loués à des conducteurs Uber subissaient des dommages à un rythme alarmant, entraînant des coûts de réparation élevés et une dévaluation des véhicules. Cette situation a non seulement impacté les finances de Hertz mais a également soulevé des questions sur la viabilité à long terme de l’adoption massive des VE dans le secteur de la location de voitures.
Une transition managériale dans un contexte difficile
La démission soudaine de Scherr, après seulement 25 mois, et son remplacement par Gil West, ancien dirigeant chez Delta Air Lines et chez l’unité de voitures autonomes Cruise de General Motors, marquent un tournant. Ce changement de leadership intervient dans un moment où Hertz nécessite une stabilisation et une réévaluation de ses orientations stratégiques, particulièrement dans le contexte d’un marché qui s’est montré réfractaire aux prévisions optimistes concernant les VE.
Perspectives et ajustements stratégiques
Malgré les turbulences, Hertz continue de chercher son chemin vers la rentabilité et l’innovation. La réduction de la flotte de VE ne signifie pas l’abandon de la technologie, mais un redimensionnement de la stratégie, en attendant des jours meilleurs. L’entreprise maintient ses collaborations avec des géants technologiques comme Google, Apple et Stripe, suggérant un potentiel non exploité pour révolutionner le domaine de la location de voitures grâce à la technologie.
L’expérience de Hertz avec Tesla illustre les risques des changements stratégiques audacieux dans un environnement de marché volatile. Alors que l’entreprise navigue à travers ces défis, les leçons tirées pourraient éclairer d’autres acteurs du secteur sur la prudence nécessaire dans l’adoption de nouvelles technologies et la gestion des attentes du marché. Le parcours de Hertz reste un cas d’étude précieux, mettant en lumière les complexités de l’innovation dans l’industrie traditionnelle de la location de voitures.
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