Hausse de 23% des ventes de voitures électriques chinoises en Europe
Les immatriculations de véhicules électriques (VE) chinois en Europe ont augmenté de 23 % en début 2024 malgré les menaces de tarifs plus élevés.
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Les immatriculations de véhicules électriques (VE) chinois en Europe ont augmenté de 23 % entre janvier et avril 2024, atteignant 119 300 unités. Cette hausse survient malgré la menace de tarifs douaniers plus élevés sur les importations en provenance de Chine. Les marques occidentales et japonaises fabriquées en Chine, telles que Tesla, Volkswagen et Honda, représentent une part significative de ces immatriculations. Le coût de production plus bas en Chine explique cette tendance, bien que l’incertitude plane sur l’avenir des importations en raison de possibles rétorsions chinoises.
Augmentation des immatriculations de VE chinois en Europe
Entre janvier et avril 2024, les immatriculations de véhicules électriques (VE) fabriqués en Chine ont augmenté de 23 % en Europe de l’Ouest, y compris au Royaume-Uni, par rapport à la même période de l’année précédente. Ce chiffre s’élève à 119 300 unités, soit environ un cinquième de tous les VE importés dans la région. Cette tendance survient malgré les menaces croissantes de tarifs douaniers plus élevés sur les importations de voitures à batteries en provenance de Chine.
Matthias Schmidt, fondateur de Schmidt Automotive Research, explique que les constructeurs automobiles continuent de produire en Chine car c’est actuellement le moyen le plus rentable de fabriquer des véhicules électriques. La production en Chine offre un avantage concurrentiel significatif grâce à des coûts de fabrication réduits. Par exemple, une étude de UBS estime que BYD bénéficie d’un avantage de coût de 25 % par rapport aux constructeurs traditionnels. Cette situation encourage les marques occidentales et japonaises, telles que Tesla, Volkswagen et Honda, à fabriquer leurs VE en Chine avant de les importer en Europe.
Tarifs douaniers et protectionnisme en Europe et aux États-Unis
L’Europe est devenue un marché privilégié pour les exportateurs chinois en raison d’un tarif douanier de 10 % sur les importations de VE, comparé aux États-Unis qui ont imposé un tarif de 100 % le mois dernier. Cette différence tarifaire fait de l’UE un terrain fertile pour les VE chinois, même si cette situation pourrait bientôt changer. Bruxelles mène une enquête pour déterminer si les subventions de Pékin ont permis aux VE chinois de sous-coter les véhicules européens. Les résultats de cette enquête sont attendus pour le 4 juillet, et pourraient aboutir à des tarifs plus élevés.
Björn Conrad, PDG de Sinolytics, une société de conseil axée sur la Chine, souligne l’attente générale autour de cette décision et de la possible rétorsion chinoise. Les constructeurs occidentaux et japonais fabriquant en Chine représentent 54 % des immatriculations totales de VE chinois en Europe sur les quatre premiers mois de 2024, les marques chinoises telles que MG et BYD complétant le reste.
Impact économique et stratégique pour les constructeurs occidentaux
Fabriquer des voitures en Chine est moins coûteux, ce qui a poussé des marques comme Tesla et Renault à y produire des VE pour les importer ensuite en Europe. Cependant, cette stratégie pourrait être compromise par l’augmentation des tarifs douaniers. Les dirigeants de l’industrie automobile, de Tesla à Mercedes et VW, ont exprimé leurs craintes concernant ces tarifs, craignant des représailles dommageables de la part de la Chine.
Pour atténuer ces risques, certains constructeurs diversifient leurs sites de production. BYD, par exemple, étudie des emplacements pour une seconde usine en Europe, tandis que Volvo prévoit de produire son modèle EX30 à la fois en Chine et dans son usine de Gand à partir de l’année prochaine. Ces mouvements visent à réduire l’impact potentiel des tarifs douaniers sur leurs chaînes d’approvisionnement et leurs coûts de production.
Conséquences à long terme et perspectives d’avenir
L’incertitude entourant les tarifs douaniers signifie que l’importation de VE chinois pourrait ne pas être une solution durable pour les constructeurs souhaitant augmenter leur part de marché en Europe. Matthias Schmidt prédit que 2024 représente une opportunité temporaire pour les Chinois de pénétrer le marché européen, mais que cette fenêtre pourrait se refermer bientôt.
Malgré les craintes des dirigeants européens concernant une invasion des VE chinois, de nombreux analystes s’attendent à ce que la croissance des importations en provenance de Chine ralentisse à l’avenir. Les mesures protectionnistes et les stratégies d’adaptation des constructeurs occidentaux joueront un rôle crucial dans l’évolution de ce marché. De plus, les préoccupations liées à la dépendance vis-à-vis de la Chine pour les technologies de pointe et les implications en matière de sécurité nationale pourraient également influencer les décisions politiques et économiques à long terme.
La hausse des immatriculations de VE chinois en Europe en 2024 illustre la complexité des dynamiques économiques mondiales. Les avantages de coût de production en Chine permettent aux constructeurs de proposer des véhicules à des prix compétitifs, mais les tensions géopolitiques et les mesures protectionnistes menacent cette stratégie. Les développements futurs dépendront de la capacité des constructeurs et des décideurs politiques à naviguer dans cet environnement en mutation, tout en équilibrant les impératifs économiques et de sécurité.
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