De Tomaso Pantera
Le mot supercar évoque immédiatement des voitures totalement inaccessibles au commun des mortels, et réservées à une clientèle très aisée. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. La Pantera, l’une des premières supercars des années 1970, était par exemple aussi l’une des plus abordables. L’Argentin Alejandro De Tomaso avait vendu à Ford une partie de sa firme automobile ainsi que les carrossiers Ghia ethnale, quil possédait. En échange, le constructeur américain devait l’aider à produire la Pantera. Son logo était constitué d’un drapeau argentin, sur lequel se détachait le symbole dont la famille de Tomaso marquait au fer rouge les bêtes de son élevage. Ce coupé à 2 portes, moteur central et traction arrière, faisait appel au nouveau Cleveland V8 de Ford, de 5 700 cm3, relié à une boîte de vitesses ZF à 5 rapports et à différentiel autobloquant.
Le premier modèle développait 330 chevaux, cependant que la version GT5, lancée en 1973, montait à 350, assez pour accéder aisément à la catégorie des supercars. Certains éléments de la Pantera (« panthère » en italien) ont été inspirés par les voitures de course, notamment sa suspension indépendante, ses freins à disque assistés et ses roues en magnésium moulé. Pour accéder au moteur, on pouvait aisément retirer le coffre arrière, très spacieux (caractéristique qui, comme la climatisation de série, faisait de la Pantera un choix pratique). Aux États-Unis, elle était jugée peu fiable, réputation qu’a renforcée l’image d’Elvis Presley tirant à la carabine sur son modèle qui refusait de démarrer. Sur la route, la voiture se montrait difficile. Le moteur poussait des grondements assourdissants, l’habitacle était exigu et le conducteur devait faire preuve d’une concentration totale pour maîtriser cette bête ombrageuse. Elle a toutefois été disponible jusqu’en 1993, s’écoulant finalement à plus de 7000 exemplaires.