Continental envisage une scission de sa division automobile pour 2025
Continental étudie la cotation de sa division automobile pour fin 2025, dans un contexte de transition vers les véhicules électriques.
Continental, le géant allemand des pièces automobiles, envisage de séparer sa division automobile et de la coter en bourse d’ici fin 2025. Cette décision, motivée par la baisse des marges et l’évolution vers les logiciels embarqués, permettrait à l’entreprise de recentrer ses efforts sur la flexibilité et l’innovation dans un secteur en mutation rapide. La division concernée représente environ la moitié des ventes de Continental avec un chiffre d’affaires annuel de 20,3 milliards d’euros et 100 000 employés.
Continental et la transformation de son modèle d’affaires
Continental AG, l’un des plus grands fournisseurs de pièces automobiles d’Europe, se prépare à une transformation majeure de son modèle d’affaires. En effet, la société a annoncé qu’elle pourrait coter sa division automobile principale en bourse dès la fin de 2025, suite aux conclusions d’une évaluation approfondie prévue pour fin 2024. Cette unité représente 50 % des ventes de Continental, générant 20,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et employant près de 100 000 personnes.
Cette potentielle séparation interviendrait dans un contexte de baisse de la demande pour les pièces automobiles traditionnelles, alors que le secteur évolue vers les véhicules électriques (VE) et se concentre davantage sur les logiciels embarqués, en particulier pour des systèmes de sécurité et de confort. Nikolai Setzer, PDG de Continental, a souligné que cette scission permettrait à la division automobile de gagner en flexibilité, répondant ainsi aux besoins d’un marché en évolution rapide.
Si cette séparation est approuvée, Continental conserverait ses activités dans le secteur des pneus ainsi que dans d’autres segments non-automobiles, comme l’agriculture et l’aérospatial, diversifiant ainsi son portefeuille et réduisant sa dépendance aux revenus provenant du secteur automobile.
Un marché en mutation : les défis des fournisseurs de pièces automobiles
Le passage des véhicules thermiques aux véhicules électriques a exercé une pression importante sur les marges des grands fournisseurs de pièces automobiles. Continental, tout comme ses concurrents tels que ZF Friedrichshafen et Schaeffler, a dû s’adapter aux changements structurels du secteur en adoptant des technologies de pointe en matière de logiciels embarqués. Ce recentrage implique également des choix difficiles, avec plus de 10 000 licenciements au sein de Continental depuis 2019, tandis que ZF Friedrichshafen a annoncé récemment une réduction de 14 000 postes en Allemagne sur les quatre prochaines années.
Pour faire face à cette mutation, Continental a diversifié ses partenariats et signé un accord avec Rheinmetall, le plus grand fournisseur de défense en Allemagne, permettant ainsi de transférer des ingénieurs licenciés vers le secteur de la défense. Cette initiative reflète une tendance croissante parmi les entreprises à adapter leurs compétences techniques pour répondre aux demandes d’autres industries, atténuant ainsi les effets des suppressions d’emplois.
Conséquences potentielles pour les actionnaires et le marché
Si Continental opte pour une scission, les actionnaires devraient recevoir des actions proportionnelles dans la nouvelle unité cotée en bourse, conformément aux parts qu’ils détiennent déjà dans la société. Cette approche pourrait attirer de nouveaux investisseurs, attirés par la croissance potentielle des technologies de véhicules électriques et des logiciels embarqués. Le cours de l’action Continental, qui a déjà chuté d’environ 30 % en un an, pourrait être impacté positivement ou négativement en fonction des perspectives de la nouvelle entité.
Un exemple récent de stratégie similaire est la prise de contrôle par Schaeffler de Vitesco, une division de Continental spécialisée dans les composants pour véhicules électriques, pour un montant de 3,8 milliards d’euros. Ce rapprochement entre Schaeffler et Vitesco montre un intérêt accru pour les divisions axées sur l’innovation technologique dans les VE, et souligne le potentiel d’une entité centrée sur les technologies de l’automobile pour attirer des capitaux.
Perspectives pour l’industrie et pour Continental
Avec la demande pour les composants logiciels et la systématique électrique des véhicules en pleine croissance, Continental pourrait mieux se positionner pour répondre aux attentes du marché en divisant ses activités. Cette scission permettra à Continental de se concentrer sur son cœur de métier, les pneus et autres industries, tout en permettant à la division automobile de se spécialiser et d’évoluer plus rapidement dans un secteur en mutation.
La transition vers une industrie axée sur les logiciels et les technologies de conduite autonome pourrait rendre cette unité attractive sur le long terme, avec des perspectives de croissance favorables pour des technologies liées aux systèmes d’assistance à la conduite et aux interfaces de conduite avancées.
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