Bugatti EB110
L’EB110 est avant tout l’histoire d’un échec. Mais quel échec ! L’échec d’une superbe supercar, aux qualités indéniables, et pour laquelle son créateur a tout simplement visé trop haut. Romano Artioli était un millionnaire qui avait accumulé sa fortune en vendant des Ferrari et des Suzuki. Il a décidé d’offrir une nouvelle vie à la légendaire marque Bugatti qu’il venait de racheter en lui offrant une incroyable supercar : l’EB110. Ce nom était constitué des initiales du fondateur de la marque, Ettore Bugatti, et du nombre d’années écoulées depuis sa naissance. Artioli a construit une nouvelle usine pour ce modèle : le châssis provenait de l’Aérospatiale, un quadruple turbo renforçait le moteurV12 à 60 soupapes, la transmission était à 4 roues motrices et la carrosserie bénéficiait d’un aérodynamisme intelligent. On pouvait admirer le moteur sous son couvercle transparent, et les portes en élytres révélaient un luxueux habitacle. Pour le lancement de l’EB110 à Paris, Bugatti a invité 1800 personnes triées sur le volet qui ont célébré l’événement avec 1000 bouteilles de champagne. Le prix de la voiture, 500000 dollars, était tout aussi démesuré.
Bugatti a ensuite dévoilé l’EB110SS, qui développait jusqu’à 603 chevaux. Michael Schumacher, pilote de formule 1, en a acheté une peinte en jaune mais l’a abîmée dans un accident. C’était peut-être un mauvais présage pour Bugatti. Artioli avait vu trop grand en achetant aussi Lotus et en prévoyant de produire un modèle à 4 portes. Seules 150 EB110 ont été achetées et son entreprise a fait faillite.
Mais, ce n’était pas la dernière fois qu’on entendrait parler de la voiture: l’Allemand Dauer ainsi que l’Italien B-Engineering ont tenté de lancer des modèles fondés sur l’EB110. Finalement racheté par Volkswagen, Bugatti a survécu et produit la Veyron. Le rêve d’Artioli, redonner vie à Bugatti, s’est réalisé, mais pas comme il l’espérait…
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