Tarifs US : Jaguar Land Rover stoppe ses exportations

Les tarifs de 25 % imposés par Trump sur les véhicules importés forcent Jaguar Land Rover à suspendre ses exportations vers les USA. Analyse technique et impacts.

Jaguar Land Rover (JLR), propriété de Tata Motors, a suspendu ses exportations de véhicules vers les États-Unis pour un mois à partir d’avril 2025, en réponse aux tarifs douaniers de 25 % imposés par le président américain Donald Trump sur les véhicules assemblés hors des USA. Ces tarifs, partiellement exemptés pour le Mexique et le Canada, ciblent les constructeurs sans usines locales, comme JLR, qui réalise 23 % de ses ventes aux USA (environ 110 000 véhicules en 2024). Cette décision perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales, affectant des constructeurs comme Nissan, Volvo, et Stellantis, qui réorganisent leurs productions. Les tarifs pourraient augmenter les prix des véhicules de 3 800 € à 7 600 € et réduire les ventes de 20 %, selon Wedbush. JLR envisage des solutions à long terme, mais l’absence d’usine aux USA et les coûts élevés compliquent sa stratégie.

Suspension des exportations par jaguar land rover

Jaguar Land Rover (JLR) a annoncé la suspension de ses exportations de véhicules vers les États-Unis pour un mois à partir d’avril 2025, une décision motivée par les tarifs douaniers de 25 % imposés par l’administration Trump sur les véhicules assemblés hors des USA. Cette mesure affecte tous les modèles JLR, y compris le Range Rover et le Land Rover Defender, produits principalement au Royaume-Uni et en Slovaquie. Avec 23 % de ses ventes réalisées aux USA (environ 110 000 véhicules en 2024, selon les estimations de Statista), JLR est particulièrement vulnérable, n’ayant aucune usine locale pour contourner ces taxes.

La suspension vise à donner à JLR le temps d’évaluer ses options stratégiques, comme des ajustements de prix ou une relocalisation partielle de la production. Par exemple, un Range Rover Sport, vendu environ 83 000 € aux USA, pourrait voir son prix augmenter de 20 750 € avec les tarifs, rendant le modèle moins compétitif face à des concurrents comme le BMW X5, produit localement. JLR avait envisagé une usine aux USA avant 2016, mais a opté pour une usine en Slovaquie, d’une capacité de 150 000 véhicules/an, pour desservir l’Europe. Cette décision, alors logique, expose aujourd’hui l’entreprise à des pertes estimées à 500 millions € si les tarifs persistent un an, selon les analystes de Bloomberg.

Cette pause reflète une stratégie de minimisation des pertes à court terme, mais elle pourrait affecter la fidélité des clients et la part de marché de JLR aux USA, où les marques locales comme Tesla ou General Motors bénéficient d’un avantage compétitif.

Tarifs US : Jaguar Land Rover stoppe ses exportations

Contexte des tarifs douaniers américains

Les tarifs de 25 % imposés par l’administration Trump, effectifs depuis avril 2025, ciblent les véhicules assemblés hors des États-Unis, avec des exemptions partielles pour le Mexique et le Canada dans le cadre de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). Ces taxes s’inscrivent dans une politique protectionniste visant à encourager la production locale, mais elles perturbent les chaînes d’approvisionnement mondiales de l’industrie automobile. Une seconde vague de tarifs, prévue pour le 3 mai 2025, pourrait imposer 25 % sur les pièces détachées importées, augmentant encore les coûts de production.

Selon Wedbush, ces mesures pourraient réduire les ventes de véhicules neufs aux USA de 20 %, soit environ 3 millions d’unités sur une base annuelle de 15 millions. Le prix moyen d’un véhicule pourrait augmenter de 3 800 € à 7 600 €, impactant directement les consommateurs. Par exemple, un Nissan Rogue, produit au Japon et vendu environ 30 000 €, pourrait coûter 37 500 € après taxes, poussant les acheteurs vers des modèles locaux comme le Ford Escape.

Ces tarifs exacerbent les tensions économiques, comme en témoigne la chute de 10 % de l’indice S&P 500 en deux jours début avril 2025, reflétant l’incertitude des investisseurs. Les constructeurs étrangers, comme Toyota, qui vend 1 million de véhicules importés aux USA, envisagent de réduire leurs coûts de production pour absorber une partie des taxes, mais cela pourrait comprimer leurs marges bénéficiaires, déjà sous pression avec une inflation des coûts de main-d’œuvre de 5 % en 2024 (source : OECD).

Réorganisation des chaînes d’approvisionnement

Les tarifs douaniers forcent les constructeurs automobiles à repenser leurs chaînes d’approvisionnement. Nissan, par exemple, envisage de transférer la production du Rogue SUV de son usine de Kyushu (Japon) à Smyrna (Tennessee), qui a une capacité de 550 000 véhicules/an. Cette usine produit déjà 70 % des véhicules Nissan vendus aux USA, mais le transfert nécessiterait des investissements de 200 millions € pour adapter les lignes de production. De même, Volvo, détenu par Geely, étudie l’ajout d’un modèle à son usine de South Carolina (capacité : 150 000 véhicules/an), pour réduire sa dépendance aux importations depuis la Chine.

Stellantis, qui produit des Jeep et Chrysler au Mexique, a mis en congé 900 employés aux USA après avoir suspendu temporairement ses usines mexicaines et canadiennes. Cette décision reflète la complexité des chaînes d’approvisionnement intégrées dans l’AEUMC, où 62,5 % des composants doivent provenir de la région pour bénéficier d’exemptions. Par exemple, une Jeep Wrangler assemblée au Mexique pourrait inclure des pièces chinoises taxées à 25 %, augmentant les coûts de 10 %.

Ces ajustements entraînent des délais de livraison plus longs et des coûts logistiques accrus, estimés à +15 % par l’International Chamber of Commerce. Les petites entreprises de la sous-traitance, comme les fournisseurs japonais de Nissan, risquent des pertes financières, avec des marges bénéficiaires déjà réduites à 3 % en moyenne en 2024 (source : Japan Automobile Manufacturers Association).

Tarifs US : Jaguar Land Rover stoppe ses exportations

Conséquences économiques et industrielles

Les tarifs douaniers ont des répercussions majeures sur l’industrie automobile mondiale. Aux États-Unis, la hausse des prix pourrait réduire la demande, affectant les concessionnaires et les emplois dans la vente (environ 1,1 million de postes, selon le Bureau of Labor Statistics). À l’international, des pays comme le Royaume-Uni, où 16 % des exportations automobiles vont aux USA, risquent une contraction économique. Pour JLR, la suspension pourrait coûter 50 millions € par mois en ventes perdues, menaçant la viabilité de ses usines britanniques, qui emploient 40 000 personnes.

Les constructeurs japonais, comme Toyota et Nissan, font face à des dilemmes stratégiques. Construire de nouvelles usines aux USA coûterait entre 1 et 2 milliards € par usine, avec des délais de 3 à 5 ans, et la main-d’œuvre américaine, plus coûteuse (30 €/h contre 20 €/h au Japon), réduit l’attractivité. Une relocalisation partielle pourrait également provoquer des tensions sociales au Japon, où 300 000 emplois dépendent de l’industrie automobile exportatrice.

À long terme, les tarifs pourraient accélérer la transition énergétique, car les véhicules électriques produits localement, comme ceux de Tesla, échappent aux taxes. Cependant, la dépendance aux batteries importées (souvent chinoises) pourrait annuler cet avantage si les tarifs sur les pièces s’appliquent. Enfin, les consommateurs américains, déjà touchés par une inflation de 3,2 % en 2024, pourraient reporter leurs achats, accentuant la pression sur les constructeurs pour réduire leurs coûts.

Perspectives pour jaguar land rover

Pour Jaguar Land Rover, la suspension des exportations est une mesure temporaire, mais ses options à long terme sont limitées. Construire une usine aux États-Unis nécessiterait un investissement de 1,5 milliard € et 3 à 4 ans, un délai incompatible avec les besoins immédiats. Une alternative serait de renforcer la production en Slovaquie pour desservir d’autres marchés, mais cela ne compenserait pas la perte du marché américain, qui représente 2,5 milliards € de chiffre d’affaires annuel.

JLR pourrait également augmenter ses prix pour absorber les tarifs, mais cela risquerait de réduire sa compétitivité face à Cadillac ou Lincoln, qui produisent localement. Une autre stratégie consisterait à développer des véhicules électriques aux USA, profitant des incitations fiscales de l’Inflation Reduction Act (jusqu’à 5 700 € par véhicule). Cependant, la transition de JLR vers l’électrique, prévue pour 2030, est encore embryonnaire, avec seulement 10 % de ses ventes en électriques en 2024.

À court terme, JLR devra négocier avec ses partenaires commerciaux pour partager les coûts des tarifs et maintenir sa présence aux USA. À long terme, une relocalisation partielle ou des alliances avec des constructeurs locaux pourraient être nécessaires pour sécuriser sa position sur ce marché clé.

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