Les USA veulent bannir les logiciels et composants chinois des véhicules connectés
Les États-Unis envisagent de bannir les logiciels et composants chinois des véhicules connectés pour des raisons de sécurité nationale, un impact majeur sur l’industrie.
Le gouvernement américain propose de bannir les logiciels et composants chinois des véhicules connectés. Cette décision fait suite à des craintes de sécurité nationale selon lesquelles la Chine pourrait collecter des données sensibles ou manipuler à distance des voitures connectées. Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures visant à protéger les infrastructures américaines contre les risques cybernétiques. L’administration Biden cible également les logiciels et composants russes, avec des interdictions spécifiques prévues pour les modèles à partir de 2027. L’industrie automobile américaine devra s’adapter, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en composants.
Propositions américaines pour la sécurité des véhicules connectés
Le ministère américain du commerce a récemment proposé d’interdire les logiciels et composants chinois dans les véhicules connectés à Internet. Cette initiative répond à une inquiétude croissante selon laquelle la Chine pourrait exploiter ces technologies pour collecter des données sensibles sur les conducteurs américains, comme leurs habitudes de déplacement, les lieux qu’ils fréquentent, ou encore leurs informations personnelles. De plus, ces technologies pourraient permettre à des adversaires étrangers de manipuler à distance les véhicules, posant un risque grave pour la sécurité nationale.
Les véhicules modernes, notamment les véhicules électriques et autonomes, s’appuient sur des systèmes connectés qui interagissent avec des infrastructures critiques comme les stations de recharge, les routes intelligentes, et les villes connectées. Avec ces innovations, les risques de cyberattaques augmentent considérablement. Le gouvernement américain cherche à prévenir ces menaces en interdisant les technologies provenant de pays adversaires, principalement la Chine et la Russie. Selon une étude de la US National Highway Traffic Safety Administration, environ 85 % des nouveaux véhicules vendus aux États-Unis en 2022 étaient équipés de fonctionnalités connectées, rendant l’enjeu particulièrement pressant.
Impact économique du bannissement des composants chinois
Les sanctions contre les logiciels et composants chinois auront un impact direct sur le marché américain. Actuellement, bien que peu de véhicules chinois soient vendus aux États-Unis, certains composants, notamment dans les systèmes de connectivité, proviennent de fournisseurs chinois majeurs. Par exemple, BYD, un fabricant chinois de bus électriques, a une usine en Californie qui produit pour le marché américain. En 2023, BYD a livré plus de 500 bus électriques aux États-Unis. Si BYD est touché par l’interdiction, cela pourrait entraîner une réduction de sa production, affectant potentiellement les prix et les délais de livraison.
D’autres entreprises chinoises, comme CATL (Contemporary Amperex Technology Co. Limited), fournissent des batteries pour les véhicules électriques, mais ces batteries ne sont pas concernées par l’interdiction actuelle. Toutefois, l’interdiction des composants de connectivité obligerait les constructeurs automobiles américains à réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement. Cela pourrait entraîner une hausse des coûts pour l’industrie. Par exemple, la construction d’une nouvelle chaîne d’approvisionnement pourrait prendre plusieurs années et coûter des milliards de dollars en investissements.
Les conséquences pour la sécurité nationale et les infrastructures critiques
Le risque pour la sécurité nationale lié aux véhicules connectés est au cœur de cette nouvelle législation. Les véhicules modernes, qui intègrent des systèmes de conduite autonome et des systèmes de connectivité avancée, peuvent être vulnérables aux cyberattaques. Une attaque réussie pourrait compromettre non seulement la sécurité du conducteur, mais aussi l’infrastructure routière et les réseaux électriques connectés aux véhicules.
Selon des experts en cybersécurité, un adversaire étranger pourrait théoriquement désactiver à distance des véhicules ou provoquer des collisions en manipulant leurs systèmes de contrôle. Une étude menée par l’Institut National des Normes et de la Technologie (NIST) a révélé qu’environ 40 % des composants électroniques utilisés dans les véhicules américains sont produits en Chine, ce qui souligne la dépendance actuelle de l’industrie américaine vis-à-vis des technologies étrangères. L’administration américaine entend limiter ces vulnérabilités avant qu’elles ne deviennent omniprésentes.
Les changements attendus pour l’industrie automobile
L’interdiction proposée entrerait en vigueur à partir de 2027 pour les logiciels, et de 2029 à 2030 pour les composants matériels. Cela laisse à l’industrie automobile américaine un délai pour reconfigurer ses approvisionnements et se tourner vers d’autres fournisseurs. Cependant, le processus de substitution des composants ne sera pas simple, surtout pour les systèmes complexes intégrant des circuits imprimés et des capteurs connectés, où la Chine domine le marché mondial.
Le marché américain est actuellement dominé par des fournisseurs locaux, mais l’approvisionnement en technologies de connectivité reste un défi. Par exemple, des composants critiques comme les modems 5G ou les unités de contrôle électronique sont souvent produits en Chine. Les tarifs douaniers augmentés à 100 % sur les véhicules électriques importés de Chine, ajoutés à cette interdiction des logiciels, pourraient entraîner une augmentation des prix des véhicules électriques aux États-Unis de 15 à 20 % en moyenne d’ici à 2030, selon un rapport de la National Bureau of Economic Research (NBER).
Les conséquences potentielles pour les consommateurs américains
Pour les consommateurs, cette interdiction pourrait se traduire par des augmentations de prix sur les véhicules connectés, particulièrement les véhicules électriques et autonomes, qui dépendent fortement des systèmes de connectivité avancée. Selon une analyse de BloombergNEF, le coût moyen d’une voiture électrique aux États-Unis pourrait augmenter de 3000 à 5000 euros si les constructeurs doivent se tourner vers des fournisseurs alternatifs pour les composants de connectivité.
Par ailleurs, la durée de transition vers une nouvelle chaîne d’approvisionnement pourrait entraîner des retards dans la production de certains véhicules et, potentiellement, une diminution du nombre de modèles disponibles sur le marché américain. En conséquence, les consommateurs pourraient également constater une diminution de la diversité des modèles disponibles dans les années à venir, particulièrement dans les gammes économiques, où les marges sont plus faibles.
Les plus belles voitures est un magazine automobile indépendant.